Des enjeux de taille soulevés au Congrès ITB Berlin 2012 (Compte rendu de conférence)
Malgré les désastres naturels et les crises ayant touché de nombreux pays, les voyages internationaux ont atteint un niveau record en 2011. Rolf Freitag, PDG de la firme IPK, a dévoilé des données du World Travel Monitor, selon lesquelles le volume des séjours à l’étranger a augmenté de 5%, pour atteindre 750 millions de voyages l’année dernière. Le rapport note une croissance de 4% du nombre de nuitées, qui est passé à 6,2 milliards. Quant aux dépenses, elles ont connu un essor de 8% avec 828 milliards d’euros, dépassant le record établi avant la crise économique de 2008.
Selon ces données, les Européens ont repris leurs habitudes en voyageant davantage à l’étranger; on a observé une hausse de 4%, contre 2% en 2010, pour un total de 414 millions de voyages. La Russie a enregistré la plus forte hausse (13%), la Suisse se démarque avec une croissance de 9%, alors que pour l’Allemagne et l’Espagne, elle n’est que de 1%. Enfin, le nombre de voyageurs britanniques est resté stable.
En dépit des nombreux évènements négatifs survenus en 2011 dans certaines régions du globe, le tourisme affiche déjà des signes de reprise. À titre d’exemple, le niveau de fréquentation en Égypte est revenu à la normale cinq mois après le printemps arabe. De plus, d’autres destinations ont profité de cette crise, car le nombre de touristes a fortement augmenté dans les îles Canaries, en Turquie et dans les Émirats arabes unis. En ayant déplacé sa capacité aérienne d’Égypte aux îles Canaries avant ses compétiteurs, le voyagiste TUI a vu la croissance de ses ventes augmenter de 60% auprès de la clientèle allemande, comparativement à 35% pour l’ensemble des voyagistes qui ont accru leur présence sur ces îles.
Comment ces évènements ont-ils impacté les comportements de voyage des Européens?Matthias Hartmann, PDG de GfK Group, une firme de recherche, expliquait lors du Congrès que l’industrie touristique semble moins touchée par les crises économiques que les autres secteurs. Les consommateurs conservent leurs habitudes d’achat de voyages au détriment d’autres types de dépenses. Selon un sondage de la firme GfK, 38% des Européens font d’abord des économies sur la nourriture et la boisson, à égalité avec les vêtements et les chaussures, suivis des repas au restaurant (37%). Seulement 29% d’entre eux sont prêts à diminuer leur budget de voyage (voir le graphique 1). Même s’ils se limitent d’une manière ou d’une autre dans le type et la durée de leurs vacances en temps de crise, ils ne sont pas prêts à les sacrifier entièrement. Lire la suite