Comité national d'histoire du tourisme
Origine
A l’issue de la première réunion du Conseil scientifique et professionnel en mars 2009 et du premier débat de l’IFT consacré à la recherche en mai 2009, plusieurs pistes de valorisation et diffusion des travaux de recherche en tourisme ont été proposées. Parmi elles, à l’initiative de Jacques Marseille, il a semblé que l’IFT devait démontrer la valeur ajoutée que représente le tourisme dans l’économie française, à l’image de l’action entreprise par le comité des forges au XIXème siècle. Communiquer, analyser, démontrer aux acteurs politiques et économiques, comme aux citoyens, que le tourisme est un formidable atout économique et un gisement important d’emplois.
Dès le XIXème siècle, l’excédent lié au tourisme en France représentait la moitié du déficit de la balance des paiements. De nombreux centenaires sont fêtés par exemple depuis plusieurs années en France qui resituent le tourisme dans une réelle perspective historique. En 1906, une première loi organise la protection des sites et monuments naturels de caractère, connue aujourd’hui sous le label « grand site de France ». La première intervention publique date, en France, de 1910. Alexandre Millerand, alors ministre des travaux publics, décide de la création de l’Office national du tourisme (première forme d’administration du tourisme) et du Conseil supérieur du tourisme.
L’Histoire apporte des éléments incontestables. Elle est essentielle pour comprendre le présent et anticiper l'avenir (les cycles économiques, les évolutions structurelles, etc.). Au regard de son poids économique, le tourisme occupe aujourd’hui une place somme toute marginale dans le champ des politiques publiques. L’Etat ne s’est jamais véritablement investi dans l’animation du développement touristique du pays, beaucoup de responsables publics considérant que ce domaine relevait essentiellement de l’initiative privée et que la situation géographique et les atouts naturels et culturels de notre pays suffisaient à lui assurer une sorte de rente de situation.
L’idée de créer un Comité d’histoire du tourisme (CHT) rattaché au Conseil scientifique et professionnel de l’IFT est lancée.
Un lieu de réflexion et de recherche
Le Comité d’histoire du tourisme est accueilli depuis le 19 décembre 2011 à Fontainebleau, dans le cadre du pôle d’excellence de Seine-et-Marne (spécialisé dans les patrimoines naturels, historiques et culturels), dans des murs propres à la célébration du patrimoine.
Le CHT est composé notamment d’historiens, d’économistes et de sociologues, français et étrangers. Il sera un lieu de débat et de recherche historique, reposant sur deux éléments clefs : la comparaison (comme on le fait généralement avec les révolutions) et une base statistique précise.
Les premiers travaux porteront sur :
- Le lancement d’un « Annuaire historique du tourisme » pour éclairer les débats et les resituer dans une nécessaire perspective historique.
- Le lancement d’un appel à propositions de recherches sur l’histoire du tourisme, en France et à l’international.
- Le lancement du « Prix Jacques Marseille » destiné à couronner le meilleur travail de recherche sur le tourisme (histoire, économie, sociologie, géographie),
- La préparation d’un ouvrage de référence aux éditions de Boeck sur l’histoire des acteurs du tourisme en France et à l’international (les lieux, les entreprises, les produits, les pratiques, les clients, etc.).
Un centre de recherche dédié
Les travaux du Comité d’histoire du tourisme s’appuieront sur la création à Fontainebleau d’un centre de recherche dédié au tourisme, unique en France. Il sera développé avec l’Ecole des Mines Paris Tech, en lien avec son centre de ressources dédié au développement durable. Plusieurs fonds documentaires du tourisme vont constituer la base d’un centre de recherche (fonds des archives nationales, fonds du ministère du tourisme, fonds de l’INFA, archives d’entreprises ou de particuliers). Ces fonds doivent servir au travail d’historiens mais aussi de chercheurs français et étrangers.
A l’automne 2011, les premières études vont être lancées par la définition et les modalités de création du fonds dédié à la recherche. Des stagiaires de l’Institut national des techniques documentaires (INTD) et de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) vont formaliser le projet de centre de recherche. Leurs profils sont en cours de finalisation.
La première thématique de travail portera sur le tourisme social, en lien notamment avec l’INFA.